20 juin 2010

Le chant des Guaranis

Le Paraguay joue ce dimanche 20 juin. Je leur souhaite d’aller loin. Ce sont des gagneurs. J’ai avec les paraguayens un souvenir qui n’est pas tout à fait issu d’une coupe du monde, mais bon, c’est tout de même un tournoi de foot international.
En 1991, le tournoi Juventud de América, Jeunesse d’Amérique, la coupe sudaméricaine des Espoirs (-21 ans), se jouait au Venezuela. C’était le premier tournoi d’une telel envergure qui se disputait dans mon pays. Et ma ville accueillait un des deux groupes, les demi-finales et finales se jouant dans de plus grandes villes. Déjà journaliste en herbe (j’avais seize ans, j’étais en terminale), j’avais réussi à me faire accréditer : j’allais aider Ivan Marrero et Carlos Dickson, des journalistes locaux, à envoyer les résultats aux agences, surtout durant la petite demie heure qui séparait le premier du deuxième match de chaque soirée.
Deux ou trois fois j’ai pu suivre l’équipe des jeunes paraguayens, dans les coulisses, à la sortie des vestiaires, avant le match, à la mi-temps ou à la fin des rencontres. La porte des vestiaires entrouverte, tandis que j’attendais de pouvoir parler avec l’entraineur ou le capitaine, je les ai vus se rassembler en cercle et crier un superbe chant guerrier, ou en tout cas qui semblait guerrier, aussi puissant et encourageant qu’un Haka néo-zélandais. Je n’y comprenais rien. C’est ainsi que j’ai découvert le Guaraní, la langue indigène encore bien vivante au Paraguay. J’en avais probablement entendu parler au collège ou au lycée. Mais là je la voyais vivre, sortir du cœur et des tripes de ces joueurs qui allaient tout donner sur le terrain. Et à qui j’ai évidemment demandé de m’en apprendre quelques mots. Depuis, j’ai bien compris que de nombreuses langues indigènes vivent en Amérique du Sud, j’ai bien compris aussi que les Paraguayens sont des joueurs hargneux qui se battent jusqu’au bout (les Français l’ont bien compris en 98), mais j’ai oublié ces quelques mots de guaraní.
Et puis, entre deux matchs, j’ai été pendant une semaine le correspondant (bénévole) d’Ansa, l’agence de presse italienne, qui n’avait pas pris de pigiste, et qui ne savait pas que celui qui envoyait les compositions d’équipe, les buteurs, les minutes, n’avait pas encore son bac.

19 juin 2010

La coupe du monde que j’ai jouée

La seule coupe du monde que j’ai jouée, en tant que joueur, c’est celle de 94. En 82, je n’avais que huit ans, trop petit. En 86, douze, pareil, je n’avais pas de maillot célèbre, ni crampons ni muscles. En 90, je l’ai déjà raconté, j’étais malade. Comme Di Stefano, le plus grand joueur de tous les temps qui n’a jamais joué de coupe du monde, ni avec l’Argentine, son pays natal, ni avec l’Espagne, son pays d’adoption. En 98, je travaillais. En 2002 aussi. En 2006, j’étais spectateur et, à 32 ans, ma carrière de footballeur était presque finie. Alors oui, la seule coupe du monde que j’ai jouée, c’est celle de 94. Vingt ans, la fleur de l’âge. Sur le parc derrière la résidence universitaire Triolo, à Villeneuve-d’Ascq, la banlieue universitaire de Lille, les équipes prenaient place avant et après les matchs du mondial américain. Les Camerounais étaient remontés comme des pendules, première équipe africaine à aller jusqu’en quarts en 90, deuxième qualification d’affilée en 94, cette fois il fallait jouer le Brésil. Bref, il fallait faire un beau mondial et j’étais sur le terrain avec des Roger Milla, Omam-Biyik, Marc-Vivien Foé. La gifle 6-1 face à la Russie n’y changeait rien, sur notre terrain tous les Africains étaient des joueurs Camerounais, sauf un à qui l’on criait « Amokachi, Amokachi, fait la passe ! », du nom de l’attaquant nigérian. Les Marocains, eux, étaient là aussi. Les Mohammed et autres Khaled de la résidence devenaient des Chaouch, El Hadaoui, Daoudi, Hadji. Les Algériens, eux, étaient invariablement des Madjer. Moi, j’étais Maradona, Valderrama, Batistuta. Pablo ? Non, Balbo, Abel Balbo, Asprilla quand j’attaquais, Redondo quand je défendais, en sentinelle du milieu devant la défense à quatre. Pourquoi les Argentins et Colombiens ? Parce que, dans ma ville, Ciudad Guayana, j’ai eu deux ans durant (89-91, première et terminale) comme voisins, une équipe pro : Minervén. Durant deux saisons, je suis allé au stade dans le bus de l’équipe, deux heures avant les matchs. J’ai donc appris le foot aussi avec ces joueurs, dont plusieurs colombiens et argentins, et l’entraineur Raul Cavalieri, argentin aussi, ou encore d’excellents joueurs vénézuéliens, comme le grand gardien Gilberto Angelucci. La concentration, boire le maté la veille de match en écoutant des anecdotes de Medellin ou Cordoba, le vestiaire où il ne fallait déjà pas se laisser passer un ballon entre les jambes, ça porte malheur. Trois ans plus tard, j’appliquais tout ça sur le terrain. Dribbles, talonnades, coups de tête, buts. Rien de plus excitant que dribbler dans tous les sens ces Mauritaniens qui jouaient si mal, comme les Saoudiens en Coupe du Monde. Un petit pont à l’aller, un autre au retour. Olé, olé. Jusqu’à ce qu’il se vexa et me balance un énorme coup de coude. Par terre, mâchoire cassée, je saigne. L’arbitre n’a rien vu. Il n’y avait pas d’arbitre d’ailleurs. Expulsés, tous, le match est fini. Tant pis. Je suis parti, comme Maradona, par la petite porte. Lui pour dopage, moi sur blessure.

18 juin 2010

Astuce pour voir tous les matchs d’une coupe du monde : tomber malade

Algérie-Angleterre, Allemagne-Serbie, des bons matchs que je ne pourrai pas voir aujourd’hui.
La seule coupe du monde que j’ai vue quasiment en entier c’est Italie 1990. J’ai vu, à la télé, 50 des 52 matchs ! Pourtant, j’avais seize ans, j’étais en 1e et, avec le décalage horaire, les matchs se déroulaient en fin de matinée et dans l’après-midi. Mon astuce imparable ? J’ai contracté la varicelle juste après le match d’ouverture. Certes, je n’ai pas fait exprès. Mais regarder 50 matchs en quatre semaines, ça vous forge une mémoire footballistique. Avec tous les commentaires, les souvenirs des uns et des autres, les suppléments spéciaux des journaux, les rétrospectives, les albums panini, je crois que j’ai tout appris sur les coupes du monde entre Mexique 86 et Italie 90, en passant par la victoire des Pays-Bas à l’Euro 88, en Allemagne. Comme partout, la varicelle, ça gratte. Et comme partout, quand ça gratte, il ne faut pas se gratter. Mais au Venezuela, il y a des croyances. Alors, au lieu d’avoir des antihistaminiques ou je ne sais quoi, j’étais allongé devant la télé, avec des bassines d’eau chaude où l’on trempait des feuilles qui déteignaient en rouge. L’eau rougeâtre, les feuilles mouillées posées sur la peau m’apaisaient tandis que je regardais les buts de Toto Squillaci, les exploits de Maradona et Caniggia, les Argentins sifflés partout sauf à Naples, le Cameroun de Milla, la Colombie qui tenait tête à l’Allemagne, la Roumanie de Hagi, l’Irlande de Cascarino, le Brésil honni de Taffarel, Dunga, Careca et Alemao, la Suède de Ravelli et Brolin. Bref, pendant que je me gavais de foot. Grâce aux résumés du soir, pour ceux qui ne pouvaient voir les matchs, j’ai dû voir et revoir les buts des dizaines des fois. Heureusement, car il n’y en a pas eu tant que ça. Je me souviens encore du tir au but raté par Maradona face à la Yougoslavie en quarts, puis réussi face à l’Italie en demies, pourtant identique. J’ai raté deux matchs : le quart de finale Angleterre-Cameroun, j’étais chez le médecin, si je l’avais vu en direct, peut être le Cameroun n’aurait-il pas perdu, me disais-je. L’autre, je ne me souviens pas. C’était peut être l’Argentine-Cameroun d’ouverture, victoire du Cameroun 1-0, qui marqua le début de la tragédie théâtrale pour Maradona et l’Albiceleste. Mais ça c’est une autre historie.

17 juin 2010

France, des rendez-vous manqués

Aujourd’hui c’est le France-Mexique. Un souvenir mondial sur la France ? Au Mexique… le quart de finale face au Brésil en 1986… Platini qui rate le tir au but, Luis Fernandez qui marque. Bien sûr, je me souviens. Mais non, c’est trop facile. J’ai en fait deux grands souvenirs de coupe du monde avec la France, et ce sont deux grands rendez-vous manqués : 1994 et 1998.
En 1993, pour ceux qui ne le savaient pas, la France ne s’est pas qualifiée pour la Coupe du Monde USA’94. C’était le drame. Enfin, l’élimination s’est jouée à Paris, en deux temps : France-Israël en octobre, France-Bulgarie, le 17 novembre. J’y étais. Aux deux matchs. Les Bleus avaient une belle équipe : Blanc, Deschamps, Petit, Lama, Papin, Cantona. Très belle équipe. Il ne leur manquait plus qu’un point pour se qualifier. Un match nul, soit contre Israël, qui n’avait jamais battu personne, soit contre la Bulgarie de Stoïtchkov. Hristo Stoïtchkov, attaquant du FC Barcelone, parfaitement hispanophone. Forcément, pour le match contre Israël, tout le monde était confiant. J’étais en tribune de presse, et on nous avait annoncé une surprise : un invité spécial. La France savait depuis plus d’un an qu’elle organiserait le Mondial en 1998. Ce match était une formalité. Les enceintes chantaient à tue-tête : « L’Amérique, l’Amérique » de Joe Dassin. Ou alors c’était Téléfoot, je ne me souviens plus. La star arriva : c’était Pelé. Je préfère l’Argentine au Brésil, Maradona à Pelé. Mais c’était quand même Pelé. Je n’avais que 19 ans, je n’étais pas encore journaliste, j’avais déjà une carte de presse, d’un journal régional vénézuélien, El Correo del Caroní, ce qui me permettait de voir mon premier match de l’équipe de France en tribune de presse, or parmi les journalistes, demander un autographe, ça ne se fait pas. Mais c’était quand même Pelé. Je me suis dit que je ne le reverrai peut être jamais. J’ai alors pris le programme, ouvert à la page où l’on parlait de lui, avec sa photo en noir et blanc. Tandis qu’il attendait pour parler avec Thierry Roland et Jean-Michel Larqué, je lui ai dit que j’étais du Venezuela, grand sourire, « Venezuela, muy bonito, yo de brasil, somos vecinos ». Il a signé « Do amigo, Pelé ». Les Bleus ont perdu contre Israël, 3-2, puis contre la Bulgarie 2-1. C’était le drame. Je me souviens de la joie des journalistes bulgares, du dépit méprisant et sarcastique de nombreux journalistes français (l’un m’a dit : « je suis ravi, je verrai la coupe du monde assis sur mon fauteuil en cuir, une bière à la main »), des quelques questions que j’ai posées à Cantona, à Stoïtchkov. Mais je n’ai gardé que l’autographe de Pelé.
En 1998, pour ceux qui ne le savaient pas, j’habitais à Caracas. Cela faisait moins d’un an que j’étais rentré au Venezuela. Je savais tout de la coupe du monde en France, je connaissais tous les stades, tous les joueurs, j’avais vu toute l’évolution, la ré-génération, la renaissance des Bleus. La rage de vaincre, l’envie d’effacer l’humiliation de 93-94. Mais moi, je ne pouvais pas y aller. Trois chaînes de télé vénézuéliennes envoyaient des équipes, mais ils préféraient garder les mêmes commentateurs, souvent ensemble depuis longtemps. Copinage, quand tu nous tiens. Peu importe, j’ai participé au tirage au sort pour avoir le droit d’acheter des places. Et j’ai gagné : j’avais des places pour un quart de finale et une demi-finale à Marseille. Mais cela faisait trois ou quatre mois que j’avais trouvé un job dans un grand quotidien national. Donc, hors de question d’avoir ne serait ce que cinq jours de congés. C’était le drame. La coupe du monde à laquelle je devais assister, je la verrai de loin, des fois au boulot. Parmi tous ces vénézuéliens qui soutenaient le Brésil. A quoi bon supporter une équipe qui gagne toujours ? N’ont-ils pas pitié de nous les Brésiliens ? Je ne supporte pas le Brésil. Pour les chambrer j’ai mis, le premier jour où la France a joué, un jean blanc, une chemise bleue, un mouchoir rouge dans la poche de chemise. Et j’ai parié que… la France battrait le Brésil en finale. Les Bleus ont tout gagné et je n’y étais pas. C’était le drame. Je n’ai pas vu les Champs Elysées. J’ai vu la finale, avec des centaines d’invités, à la résidence de l’Ambassadeur de France au Venezuela, il n’y connaissait rien, mais était sûr d’une large victoire. J’étais content pour les Bleus, mais pour moi c’est aussi un rendez-vous manqué.

16 juin 2010

Chili, il est temps de te voir gagner

Forcément, j’ai un lien fort avec le Chili. Les souvenirs des Chiliens exilés au Venezuela où j’ai grandi, et ceux des oncles, cousins et grands-parents à qui je rendais visite en vacances, se mélangent. Avec du foot, bien-sûr. En coupes du monde, j’ai vu la « Roja » réussir trois beaux matchs nuls en 98 en France (Italie, Cameroun, Autriche, après avoir mené à chaque fois) ; mais aussi perdre tristement trois fois en Espagne en 1982 (Algérie, Allemagne, Autriche). Les souvenirs, pourtant, vont bien plus loin. En 1962, le Chili a accueilli la Coupe du Monde. Pour l’occasion, le pays s’est doté de la télévision. Premier pays probablement dans le continent sud-américain. Mon père avait douze ans, et son père s’est acheté une télé, la seule du quartier, tous les voisins venaient y regarder les dribbles du Brésilien Garrincha. En 1966, en Angleterre, le Chili n’a pas gagné un match, mais dans sa sélection jouaient Ignacio Prieto et Alberto « Tito » Fouilloux. Le premier, qui a joué à Lille, a entraîné plus tard Universidad Católica, le club que je suivais quand j’y allais en vacances. Ce fut un grand plaisir de l’interviewer, quand j’étais journaliste à RFI. Le second, était commentateur quand j’allais en vacances au Chili. Une sorte de Jean-Michel Larqué local. En 1974 et 1982, le Chili n’a pas non plus gagné un match, et dans sa sélection jouait Carlos Caszely, petit 10 moustachu, un des grands joueurs qui s’est opposé à Pinochet. Ce fut un grand plaisir de le rencontrer et de le voir jouer, avec une équipe de « vétérans », à Puerto Ordaz, au Venezuela, en 1990, avec l’ami de mon père, Roque Luongo. En 1998, le Chili n’a pas non plus gagné un match, mais jouaient dans cette équipe les grands attaquants Ivan Zamorano et Marcelo Salas. Zamorano, que j’ai vu jouer, avec le Real Madrid, au Parc des Princes, dans leur défaite 4-1 face au PSG. Mais s’il y a une anecdote, une blague, que je retiens, c’est cette publicité que l’on me racontait en 1983, et qui datait d’avant la coupe du monde : Elías Figueroa, le grand défenseur chilien, qui a joué en 1966, 1974 et 1982, présentait un produit (un lave-vaisselle, une télé, une marque de glaces, que sais-je ?) et terminait en faisant le signe « OK » (le pouce et l’index se touchant les bouts des doigts, les trois autres pointés vers le haut). « Trois matchs, zéro points », se moquaient les Chiliens.
J’espère qu’aujourd’hui, la jeune génération changera la donne. Car il est temps de voir le Chili gagner. Des jeunes comme Valdivia, nom courant, nom d’une ville, nom d’un héros national. Je suis né au Chili et, à l’âge de trois ans, je suis parti vivre au Venezuela. Valdivia, lui, dix ans plus jeune que moi, est né au Venezuela et est reparti vivre au Chili, à l’âge de trois ans. Des migrations que mes parents et les siens ont probablement fait pour les mêmes raisons. S’il y a un match à gagner, c’est bien celui d’aujourd’hui contre le Honduras.

Chile, es hora de verte ganar

Mi relación con Chile es fuerte. Los recuerdos de los chilenos exiliados en Venezuela, donde crecí, y los de los tíos, primos y abuelos que visitaba durante las vacaciones, se mezclan. Con fútbol, claro. En los mundiales, ví a la Roja conseguir tres buenos empates en el 98 en Francia (Italia, Camerún y Austria, trash aber tomado la ventaja las tres veces) ; pero también perder tristemente tres veces en España 82 (Alemania, Austria, Argelia). Los recuerdos, sin embargo, van más lejos. En 1962, Chile organizó el mundial. Para festejar el evento, el país se dotó de la televisiónn seguramente el primer país en Sudamérica. Mi padre tenía doce años, y su padre se compró una tele, la primera del barrio, todos los vecinos venían a ver los dribbles de Garrincha. Chile terminó tercero. En 1966, en Inglaterra, Chile no ganó un partido, pero en su selección jugaban Ignacio Prieto y Alverto « Tito » Fouilloux. El primero jugó en Lille, donde viví, y entrenó a la Universidad Católica, el equipo que seguía en aquélla época. Fué un placer entrevistalo cuando era periodista en RFI. El segundo era comentarista cuando yo iba de vacaciones a Chile. Como Jean-Michel Larqué en Francia. En 1974 y en 1982, Chile no ganó tampoco un partido, y en su selección jugaba Carlos Caszely, pequeño 10 bigotudo, uno de los grandes jugadores que se opuso a Pinochet. Fué un placer conocerlo y verlo jugar, en 1990, en Puerto Ordaz, con el amigo de mi padre, Roque Luongo. En 1998, Chile tampoco ganó un partido, pero jugaban en su selecció los grandes atacantes Iván Zamorano y Marcelo Salas. Zamorano al que ví jugar, con el Real Madrid, en el Parque de los Príncipes, en su derrota 4-1 frente al PSG. Pero hay una anécdota, una broma, que me marcó, es aquélla cuña de televisión que me contaban en el 83, y que salía antes del mundial 82 : Elías Figueroa, el gran defensor chileno, que jugó en 1966, 1974 y 1982, presentaba un producto (una lavadora, una tele una marca de helados, qué se yo) y terminaba haciendo el signo « OK » (el pulgar y el indice tocándose las puntas, los tres otros dedos hacia arriva). « Tres partidos, cero puntos », se burlaban los chilenos.
Espero que hoy, la nueva generación cambiará la historia. Ya que es hora de ver a Chile ganar. Jóvenes como Valdivia, apellido común, nombre de ciudad, de prócer. Yo nací en Chile, y a los tres años me fui a vivir a Venezuela. Valdivia, diez años menor que yo, nació en Venezuela y a los tres años se fué a vivir a Chile. Migraciones que mis padres y los suyos hicieron probablemente or las mismas razones. Si hay un partido que hay que ganar, es el de hoy contra Honduras.

15 juin 2010

Les moustaches des Néo-Zélandais

Pour aujourd'hui, ce sera encore un souvenir du mondial de 1982. La Nouvelle Zélande fête son grand retour à la compétition reine, 28 ans après la première fois, lors du mundial espagnol. Le Honduras aussi d'ailleurs. Mais une des équipes qui m'avait marqué en 1982, c'était celle de la Nouvelle Zélande. pas pour une question technico-tactique, ni un fait de jeu. Mais simplement parce que la plupart des joueurs portaient des moustaches ! Je revois la carte de l'album panini avec l'ensemble de l'équipe, et les deux tiers au moins portaient une grosse moustache. Ce qui en faisait, pour nous, à l'époque, une équipe de vieux, nos parents portant quasiment tous aussi la moustache. En plus, l'équipe était habillée en noir, alors qu'ils sont supposés être les "All Whites", par opposition aux "All Blacks", ogres du rugby mondial. J'ai essayé de retourver cette image, pour voir à quel point la mémoire nous jouait des tours, à vingt-huit ans d'intervalle, mais je ne l'ai pas trouvée. En revanche, sur le site de la fédération néo-zélandaise, il y a des images des joueurs de l'époque et, vous pouvez vérifier, ils ont presque tous une moustache.

Los bigotes de los neo-zelandeses

Para hoy otro recuerdo del mundial 82. Nueva Zelanda festeja su gran regreso a la competición reina, 28 años después de su primera participación, en el mundial español. Cosas de la vida, Honduras también. Pero uno de los equipos que nos había marcado en el 82 fue la de Nueva Zelanda. No por cuestiones técnico tácticas, ni por una acción de juego. Sino que simplemente la mayoría de los jugadores llevaban bigote ! Todavía recuerdo la barajita del album con el equipo completo, y al menos dos tercios tenían tremendo bigote. Lo que para nosotros, en aquella época, hacía que los viéramos como un equipo de viejos, puesto que casi todos nuestros padres tenían bigote también. Además, el equipo estaba vestido todo de negro, cuando se supone que son los "All Whites", para diferenciarlos de los "All Blacks", los ogros del rugby mundial. Intenté reencontrar esa imagen, para ver a qué punto la memoria nos juega trucos, veintiocho años después, pero no la encontré. Sin embargo, en el sitio de la federación neo-zelandesa hay imagenes de los jugadores de aquella época y, lo podrán verificar,, casi todos tiuenen bigote.

14 juin 2010

Mon vélo aux couleurs de l'Italie

Aujourd’hui jouent l’Italie, le Cameroun, le Paraguay, les Pays-Bas. Difficile de choisir. Le souvenir le plus ancien, c’est l’Italie, bien-sûr. En 1982, je grandissais dans une ville du sud du Venezuela, Ciudad Guayana, ville industrielle à laquelle j’étais arrivée cinq ans plus tôt. Les usines de l’acier et l’aluminium avaient été nationalisées quelques années auparavant, et la main d’œuvre arrivait en masse. Les quartiers d’aujourd’hui n’étaient pas encore construits, les maisons poussaient comme des champignons, plusieurs pâtés de maisons en même temps. En face de chez nous il y avait des terrains vagues, avec les rues et les bordures de trottoirs déjà construits, en attendant les habitations.
Nous avions une télé en « couleur » : sa carapace était orange, mais l’image en noir et blanc. C’est là que j’ai vu ma première coupe du monde. Pourtant, mes souvenirs sont bien en couleurs, celles des équipes dans l’album panini. Le Chili de mes parents tristement éliminé (trois défaites, face à l’Algérie, l’Allemagne et l’Autriche), le Venezuela ne songeant pas encore à être qualifié, le Liban de mes ancêtres paternels ne participant peut être même pas aux éliminatoires, il me restait l’Italie de mes ancêtres maternels, même si je n’étais pas encore un supporter en herbe. Ça tombait bien, face au Brésil, le buteur italien, muet au premier tour (trois nuls, face à la Pologne, le Cameroun et le Pérou !), s’est réveillé au second : victoire italienne face au Brésil de Socrates, Zico, Falcao et Toninho Cerezo, 3-2, trois but de Paolo Rossi ! En demi-finales, il était encore le héros, marquant les deux buts dans la victoire 2-0 face à la Pologne. J’ai vite appris que le diminutif de Paolo Rossi était « Pablito », comme moi. Cela me suffisait pour supporter à fond les azzurri, en finale contre l’Allemagne.
Victoire, 3-1. Après le match, sur nos vélos –à mon frère et à moi- mon père a attaché une antenne, et arboré un petit drapeau italien. On a fait de nombreux tours dans les rues du quartier, jouant de la sonnette sans cesse, pour fêter la troisième victoire en coupe du monde de l’Italie. Paolo Rossi y a marqué un but, il a fini meilleur buteur.

Mi bicicleta con la bandera de Italia

Hoy juegan Italia, Camerún, Paraguay y Holanda. Difícil de elegir. El recuerdo mas antiguo es Italia, por supuesto. En 1982, yo crecía en una ciudad del sur de Venezuela, Ciudad Guayana, ciudad industrial a la que había llegado cinco años antes. Las empresas del acero y del aluminio habían sido nacionalizadas unos años atrás y la mano de obra llegaba en masa. Las urbanizaciones de hoy todavía no existían, las casas brotaban como hongos, varias cuadras a la vez. Frente a mi casa había terrenos baldíos, con las calles y los bordes de las aceras ya construidos, esperando por las habitaciones.
Nosotros teníamos una televisión de "color" : su carapaza era anaranjada, pero la imágen en blanco y negro. Ahí es que vi mi primer mundial. Sin embargo, mis recuerdos si son en colores, los de los equipos en el album de barajitas Panini.
El Chile de mis padres tristemente eliminado (tres derrotas, frente a Argelia, Alemania y Austria), Venezuela ni soñando aún con una clasificación, el Líbano de mis ancestros paternos quizás sin ni siquiera participar en las eliminatorias, no me quedaba más que la Italia de mis ancestros maternos, aún sin ser ni un pichón de fanático. Va que chuta, frente a Brasil, el goleador italiano, mudo en la primera ronda (tres empates frente a Polonia, Camerún y Perú !), se despertó en la segunda : victoria italaina frente al Brasil de Socrates, Zico, Falcao y Toninho Cerezo, 3-2, tres goles de Paolo Rossi ! En semi-finales era de nuevo el héroe, marcando los dos goles de la victoria 2-0 frente a Polonia. Pronto supe que el diminutivo de Paolo Rossi era « Pablito », como yo. Eso me bastaba para apoyar a fondo los azzurri, en la final contra Alemania.
Victria, 3-1. Después del partido, en nuestras bicicletas -la de mi hermano y la mía- mi padre instaló una antena ornada con una banderita italiana. Dimos muchas vueltas por las calles de nuestra urbanización, Villa Africana, dándole a la bocina sin cesar, para festejar la tercera victoria mundial de Italia. Paolo Rossi marcó un gol, y terminó como máximo goleador.

13 juin 2010

L’ex-Yougoslavie jouait aujourd’hui

Jugoslavija. Quand on était petits, et qu’on voyait ce nom sur l’écusson d’un des pays qui allait jouer la coupe du monde de 1982, on ne pouvait s’empêcher de penser à « Jugo », qui en espagnol, veut dire jus, comme jus de fruit, et à faire les jeux de mots qui vont avec.
La Yougoslavie a toujours été un grand pays de football. Demi-finaliste en 1930, plusieurs fois quart-finaliste, dont la dernière en 1990, éliminée aux tirs-au-but par l’Argentine du gardien Sergio Goycoechea et Diego Maradona, qui s’est fait arrêter son tir au but, deux fois finaliste de l’Euro, dans les années 60.
Avec un match de la Slovénie (face à l’Algérie) et un autre de la Serbie (face au Ghana), c’est clair, la Yougoslavie qui aurait pu jouer aujourd’hui. Pays de football comme peu d’autres, la guerre a divisé ses peuples et depuis (sauf en 1994, encore en plein conflit) ils ont participé aux coupes du monde avec deux équipes. « Yougoslavie » (alors que la Bosnie était déjà indépendante) et Croatie en 1998, Slovénie et Croatie en 2002, Croatie et Serbie en 2006, Serbie et Slovénie en 2010 (ils ont failli être trois, la Bosnie étant éliminée en barrages).
Alors l’article fiction du courrier des Balkans, la Yougoslavie championne du monde, n’est pas si difficile que ça à imaginer : Football : La Yougoslavie championne du monde 2010 !

Yugoslavia jugaba hoy

Jugoslavija. Cuando éramos carajitos, y que veíamos ese nombre en el emblema de uno de los países que iba a jugar el mundial de 1982, no podíamos evitar de pensar a «Jugo», como jugo de fruta, y a hacer los juegos de palabras que se imponen.
Yugoslavia siempre fue un gran país de fútbol. Semi-finalista en 1930, varias veces cuarto-finalista, la última vez en 1990, eliminada en la tanda de penales por la Argentina del arquero Sergio Goicoechea y Diego Maradona, a quien le atajaron el penalty; dos veces finalista de la Eurocopa, en los años 60.
Con un partido de Eslovenia (frente a Argelia) y otro de Serbia (frente a Ghana), está claro, Yugoslavia habría podido jugar hoy. País de fútbol como pocos, la guerra dividió a los pueblos y desde entonces (salvo en el 94, en pleno conflicto) han participado en los mundiales con dos equipos. « Yugoslavia » (aunque Bosnia ya era independiente) y Croacia en el 98, Eslovenia y Croacia en el 2002, Croacia y Serbia en el 2006, Serbia y Eslovenia en el 2010 (y casi fueron tres, Bosnia fue eliminada en la repesca).
Asi que este artículo de ficció del Correo de los Balcanes (en francés), Yugoslavia campeón mundial, no es tan difícil de imaginar : Football : La Yougoslavie championne du monde 2010 !

12 juin 2010

L’Argentine, souvenir d’un baptême allemand

Certes, ce n’est pas un souvenir d’enfance. C’est même plutôt frais. Le premier match de coupe du monde –et le seul d’ailleurs- que j’ai vu au stade, en vrai, c’était il y a quatre ans. Le premier match de l’Argentine dans son groupe, face à la Côte d’Ivoire de Didier Drogba, à Hambourg. Alors que pour son entrée en lice l’Albiceleste joue encore une équipe africaine, le Nigéria, je ne pouvais pas ne pas revenir sur cette épopée en Allemagne.
Pourquoi l’Argentine ? Maradona, Boca Juniors, Buenos Aires… C’était l’Argentine et non le Brésil qui a fait rêver les adolescents des années 80. La victoire en finale face à l’Allemagne à Mexico en 1986, la défaite à Rome encore face à l’Allemagne en 1990. Ironie du sort, c’était en Allemagne que j’allais vivre mon premier mondial, même si ce ne fut qu’un voyage éclair. Et l’Argentine jouait avec le successeur de Maradona à Boca, Juan Román Riquelme.
Le train entre Paris, Bruxelles et Cologne était un train normal. Mais les trains entre Cologne et Hambourg étaient des trains en fête, polychromes. Des supporters venus des quatre coins du monde animaient les deux étages. Les Trinidadiens chantaient en rouge, les Suédois rigolaient en jaune et bleu, quelques Polonais en rouge et blanc prenaient des photos ici ou là, des Néerlandais coloraient d’orange les quais de gares, les Italiens bleu azzurri parlaient fort dans le métro. J’ai rencontré dans une cabine du wagon des Argentins, pour faire la route ensemble vers le stade. L’un venait de Buenos Aires, avec sa fille. Deux ans d’économies et de préparation du voyage. L’autre vivait en Allemagne, son frère allait venir quelques jours après. On s’est pris en photo, on s’est perdus de vue. Après le match (gagné 2-1 par l’Argentine), la bière coulait à flot dans le quartier à terrasses d’Hambourg. Un baptême à la bière allemande.

PS : L'Argentine avait déjà joué le Nigeria, en 1994, avec Maradona sur le terrain et des buts de Claudio Pol Caniggia... souvenirs...

Argentina, recuerdos de un bautizo alemán

Bueno, no es un recuerdo de infancia propiamente dicho. Incluso está aún bastante fresco. El primer partido mundialista -y el único además- aue he podido evr en el estadio, de verdad verdad, fue hace cuatro años. El primer partido de Argentina en su grupo, frente a la Costa de Marfil de Didier Drogba, en Hamburgo. Como la primera aparición de la Albiceleste es de nuevo contra un equipo africano, Nigeria, no podía dejar de recordar la epopeya en Alemania.
Por qué fui a ver a Argentina ? Maradona, Boca, Buenos Aires. Era Argentina y no Brasil la que llenaba los sueños de los adolescentes de los 80. La victoria frente a Alemania en el 86, la derrota de nuevo frente a Alemania en el 90. Ironía de la historia, es en Alemania que fui a vivir mi primer mundial, aunque fue un viaje relámpago, de 48 horas. Y Argentina jugaba con el sucesor de Maradona en Boca, Juan Román Riquelme.
El tren entre París, Bruselas y Colonia era un tren normal. Pero los trenes entre Colonia y Hamburgo eran trenes enrumbados, de fiesta, policromos. Fanáticos venidos de todos los rincones del globo animaban los dos niveles. Los trinitarios cantaban en rojo, los suecos se reían en almarillo y azul, algunos polacos en rojiblanco sacaban fotos por aqui y por allá, los holandeses coloreaban de anaranjado los andenes de las estaciones, los italianos de zaul azzurro gritaban en el metro. En una cabina del vagón me encontré a unos argentinos, para hacer ruta juntos al estadio. Uno venía de Buenos Aires, con su hija. Dos años de ahorros y de preparación del viaje. El otro vivía en Alemania, su hermano iba a venir unos días después. Nos sacamos una foto, nos perdimos de vista. Después del aprtido (que ganó Argentina 2-1), la cerveza rebosaba en el barrio de bares y terrazas de Hamburgo. Un bautizo con cerveza alemana.

PS : Argentina ya había jugado con Nigeria, en 1994, con Maradona en el terreno y goles de Claudio Pol Caniggia... recuerdos...

11 juin 2010

Uruguay, mon cadeau d’anniversaire

Pour l’Afrique Sud et le Mexique je raconterai quelque chose plus tard. Premier match de la France, face à l’Uruguay. L’Uruguay est un pays que j’aime beaucoup. Dans mon imaginaire c’est un pays de mélancolie, grands écrivains et football. Horacio Quiroga, Mario Benedetti, Eduardo Galeano. Journaliste et auteur de Las venas abiertas de América Latina, Galeano a également commis l’un de meilleurs ouvrages sur le football Fútbol a sol y sombra, je vous le conseille.
Mes souvenirs de football commencent presque avec un uruguayen… un photographe uruguayen installé à Puerto Ordaz, la ville où j’ai grandi au Venezuela, était l’entraîneur de la première équipe dans laquelle j’ai joué, Universitario de Guayana, un club bleu, monté par des exilés péruviens. Et l’autre Pablo de l’équipe était uruguayen.
Mais l’Uruguay est aussi l’équipe qui prend la dernière place qualificative de l’Amérique du Sud pour la Coupe du Monde, empêchant ainsi le Venezuela d’atteindre son premier mondial. Donc, j’aime pas l’Uruguay. Le Venezuela, pour ceux qui ne le savaient pas, était considéré le « cendrillon » de l’Amérique du Sud, l’équipe qui en battait personne. Mais le renouveau du football vénézuélien a commencé quand Richard Paez a pris la sélection en main et lui a redonné un esprit de vainqueur. Une date est même considérée comme symbolique : le 14 août 2001. Ce jour-là, en match des éliminatoires pour le mondial 2002, la Vinotinto a battu la Celeste 2-0. On raconte que l’orgueil des Uruguayens était à ce point atteint qu’un des joueurs en a vomi en rentrant au vestiaire. Je pense que c’était Alvaro Recoba, alors joueur à l’Inter. Plus tard, les vénézuéliens gagneront même au Centenario, l’antre de Montevideo (3-0, en mars 2004). Alors, quand l’Uruguay perd, je me souviens de ce cadeau d’anniversaire.

Uruguay, mi regalo de cumpleaños

De Suráfrica y de México contaré algo más tarde. Primer partido de Francia, frente a Uruguay. Uruguay es un país que aprecio bastante. En mi imaginario es un país de melancolía, grandes escritores y fútbol. Horacio Quiroga, Mario Benedetti, Eduardo Galeano. Periodista y autor de Las venas abiertas de América Latina, Galeano cometió uno de los mejores libros sobre el balompié Fútbol a sol y sombra, se los recomiendo.
Mis recuerdos de fútbol empizan casi con un uruguayo, un fotógrafo uruguayo instaldo en Puerto Ordaz, la ciudad donde crecí, era el entrenador del primer equipo en el que jugué, Universitario de Guayana, un club azul, montado por exiliados peruanos.
Pero Uruguay es también el equipo que se llevó el último billete calificativo de Suramérica para el mundial, impidiendo asi a Venezuela de viajar a su primer mundial. Por lo tanto, no quiero a Uruguay. Venezuela era considerada la "cenicienta" de Suramérica, el equipo que no le ganaba a nadie. Pero el reancimiento del fútbol venezolano empezó cuando Richard Páez tomó la selección en mano y le inculcó un espíritu vencedor. Una fecha es considerada simbólica : el 14 de agosto del 2001. Ese día, en partido de las eliminatorias para el mundial 2002, la Vinotinto derrotó a la celeste 2-0. Cuentan que el orgullo de los urugayos estaba tan destrozado que un jugador vomitó al regresar al vestuario. Creo que fué Alvaro Recoba, entonces jugador del Inter. Más tarde, los venezolanos ganarían incluso en el Centenario, el antro de Montevideo (3-0, en mars 2004). Así que, cuando Uruguay pierde, me acuerdo de ese regalo de cumpleaños.