14 juin 2010

Mon vélo aux couleurs de l'Italie

Aujourd’hui jouent l’Italie, le Cameroun, le Paraguay, les Pays-Bas. Difficile de choisir. Le souvenir le plus ancien, c’est l’Italie, bien-sûr. En 1982, je grandissais dans une ville du sud du Venezuela, Ciudad Guayana, ville industrielle à laquelle j’étais arrivée cinq ans plus tôt. Les usines de l’acier et l’aluminium avaient été nationalisées quelques années auparavant, et la main d’œuvre arrivait en masse. Les quartiers d’aujourd’hui n’étaient pas encore construits, les maisons poussaient comme des champignons, plusieurs pâtés de maisons en même temps. En face de chez nous il y avait des terrains vagues, avec les rues et les bordures de trottoirs déjà construits, en attendant les habitations.
Nous avions une télé en « couleur » : sa carapace était orange, mais l’image en noir et blanc. C’est là que j’ai vu ma première coupe du monde. Pourtant, mes souvenirs sont bien en couleurs, celles des équipes dans l’album panini. Le Chili de mes parents tristement éliminé (trois défaites, face à l’Algérie, l’Allemagne et l’Autriche), le Venezuela ne songeant pas encore à être qualifié, le Liban de mes ancêtres paternels ne participant peut être même pas aux éliminatoires, il me restait l’Italie de mes ancêtres maternels, même si je n’étais pas encore un supporter en herbe. Ça tombait bien, face au Brésil, le buteur italien, muet au premier tour (trois nuls, face à la Pologne, le Cameroun et le Pérou !), s’est réveillé au second : victoire italienne face au Brésil de Socrates, Zico, Falcao et Toninho Cerezo, 3-2, trois but de Paolo Rossi ! En demi-finales, il était encore le héros, marquant les deux buts dans la victoire 2-0 face à la Pologne. J’ai vite appris que le diminutif de Paolo Rossi était « Pablito », comme moi. Cela me suffisait pour supporter à fond les azzurri, en finale contre l’Allemagne.
Victoire, 3-1. Après le match, sur nos vélos –à mon frère et à moi- mon père a attaché une antenne, et arboré un petit drapeau italien. On a fait de nombreux tours dans les rues du quartier, jouant de la sonnette sans cesse, pour fêter la troisième victoire en coupe du monde de l’Italie. Paolo Rossi y a marqué un but, il a fini meilleur buteur.

1 commentaire:

Marc Capelle a dit…

Heureux de te retrouver sur ce blog, Pablo ! Je ne suis pas un grand dingue de foot, mais quand les histoires sont bien racontées on prend toujours plaisir à les lire !